Lors de la seconde conférence Artificial Life, J.D. Farmer et A. Belin, [Farmer & Belin, 90], ont présenté une liste de critères déterminant si un être, naturel ou artificiel, peut être considéré comme vivant ou non :
- La vie est une structure dans l’espace-temps
, plutôt qu’un objet matériel spécifique, signifiant que l’organisation de l’être vivant est plus importante que l’identité spécifique des éléments qui la composent.
- La vie implique un mécanisme d’auto-reproduction
, direct ou indirect au travers d’autres organismes, comme dans le cas des virus.
- Un être vivant comprend une description de lui-même qu’il utilise pour se reproduire
, stockée sous forme de chaînes d’acides nucléiques dans les chromosomes des cellules.
- Un être vivant possède un métabolisme qui convertit la matière ou l’énergie de l’environnement dans les formes et les fonctions utiles à l’organisme
.
- Un être vivant interagit fonctionnellement avec son environnement
, il est capable de répondre à des stimuli perçus, et d’effectuer des actions sur son environnement en fonction de ses perceptions.
- Un être vivant est composé d’un ensemble de structures interdépendantes qui constituent son identité
. Si l’on altère, détruit ou sépare plusieurs éléments dont l’ensemble est vital, alors l’être vivant meurt.
- Une forme vivante reste stable malgré les perturbations dues à l’environnement
, elle doit être capable de s’adapter à des modifications de son milieu.
- Les êtres vivants ont une capacité d’évolution au niveau des générations successives de l’espèce
, cette propriété est nécessaire à la survie de l’espèce lors de changements importants de l’environnement.
Cependant, ces définitions sont loin d’emporter l’adhésion des chercheurs de toutes les disciplines. Les contestations proviennent aussi bien de biologistes que de philosophes. Ainsi, John Stewart, étudiant le constructivisme et le cognitivisme, propose l’assertion vie = cognition, [Stewart, 96]. Il est donc clair que les recherches pour définir la vie, ses propriétés et ses fonctions sont loin d’être achevées, et il est fort probable que de nouveaux courants d’idées apparaîtront encore dans le futur.